Le pays orange

 

 

Par Odile.

 

 

Il est un pays orange logé dans le Lubéron qui nous invite à ressentir la couleur orange.

 

Le merveilleux village de Roussillon est un festival de couleurs, notamment orangées. Grace à cet environnement, les bienfaits de la couleur orange et toutes ses nuances nous enveloppent. Il n’y a qu’à se promener dans les ruelles ou le sentier des ocres pour que cela soit une évidence.

 

L’orange représente dans l’inconscient collectif :

 

Dans les aspects positifs :

 

-         La convivialité.

-         La sociabilité.

-         La créativité.

-         La bonne humeur.

-         L’optimisme.

-         Le dynamisme.

-         La stimulation des émotions.

-         L’enthousiasme.

-         Le calme.

-         L’originalité.

-         Le changement.

 

Dans les aspects plus négatifs :

 

 

-         La frivolité.

-         Le mensonge.

-         Le danger.

-         La malveillance.

-         La vulgarité.

 

 L’orange minéral :

 

Dans la nature, la couleur orange est formée de matières organiques minérales. Les nuances d’ocre, comme la teinte cuivre, rouille, sable sont composées d’orange. L’ocre vient de l’argile, c’est une roche colorée. Ses différentes couleurs proviennent des hydroxydes de fer qui lui donnent des teintes différentes éclatantes ou subtiles. La Provence est un haut lieu de l’ocre dans le monde.

 

 

 

Symboles des nuances d’ocre :

 

La perception positive :

 

-         La chaleur.

-         La douceur

-         L’authenticité.

-         Le réconfort.

 

La perception plus négative :

-         Le côté sombre.

-         La rusticité.

-         Le manque de personnalité tranchée.

-         La gaité contenue.

-         La retenue.

 

En tous cas, en balade à Roussillon, j’ai ressenti uniquement les aspects positifs de ces couleurs !

 

 

Ce que murmure la terre rouge orangé…

Et si la beauté de Roussillon ne se résumait pas à ses couleurs ?
Derrière l’éclat des ocres se cache une mémoire vive – faite de labeur, de voyages inattendus et de légendes aux teintes tragiques.
Plongeons dans ce que la terre rouge murmure encore à qui sait l’écouter…

Le voyage de l’ocre : entre wagons et monde industriel

À la fin du XIXe siècle, Roussillon ne se résumait pas à une carte postale provençale : c’était un centre industriel à part entière. Une fois extraite et lavée, l’ocre – précieuse poudre teintée de soleil – entamait un long périple. Depuis la gare d’Apt, elle était chargée à bord de convois ferroviaires qui la menaient jusqu’à Marseille, puis vers l’Europe entière.

Loin d’un usage purement artistique, l’ocre servait à tout : colorer les textiles, les papiers peints, les crayons de couleur, les revêtements muraux, les tuiles, mais aussi… les aliments. Avant les colorants de synthèse, elle entrait parfois dans la composition des épices bon marché, comme substitut du safran, ou même pour colorer des fromages à pâte dure.

Le caoutchouc, les porcelaines et les cosmétiques n’étaient pas en reste. On l’utilisait pour sa stabilité, sa résistance à la lumière et à l’humidité. La terre de Roussillon voyageait donc, de la Provence jusqu’aux cheminées anglaises, aux écoles allemandes et aux ateliers hollandais.
Une ocre voyageuse, discrète messagère d’une terre qui rougit encore aujourd’hui au souvenir de son effervescence industrielle.

 Une légende flamboyante : sang dans la roche

Au cœur de la poésie minérale de Roussillon circule une légende aussi envoûtante que tragique.

Il était une fois Lady Sermonde, une noble dame d’une beauté sans pareille, promise à un seigneur avare de tendresse. Dans l’ombre des falaises et du maquis, elle s’éprit d’un jeune troubadour du nom de Guillaume. Leur amour, bien que discret, éveilla la jalousie du seigneur d’Avignon.

Un jour, celui-ci fit capturer Guillaume, lui arracha le cœur… et, dans une scène d’une cruauté raffinée, le fit cuisiner pour le servir à sa femme. Lorsque Lady Sermonde découvrit l’horrible vérité, elle monta jusqu’au sommet d’une falaise d’ocre, vêtue de blanc, et se jeta dans le vide.

On raconte que le sang de Lady Sermonde teinta à jamais les terres de Roussillon de cette couleur rougeoyante, comme une blessure éternelle offerte à la beauté. Et depuis, à chaque coucher de soleil, les falaises semblent s’embraser du souvenir de cet amour sacrifié.

 Un village, un poème….

À Roussillon, chaque grain d’ocre semble contenir une histoire : celle des mains qui l’ont tamisé, des trains qui l’ont emporté, des cœurs qui s’y sont consumés.
Le village ne se contente pas de briller sous le soleil provençal
; il respire une mémoire profonde, entre ombres et lumière.

Et lorsque le vent se l
ève au détour dun sentier rougeoyant, peut-être entendra-t-on encore les soupirs de Lady Sermonde, ou le grondement lointain des wagons chargés de couleur
Roussillon n
est pas quun lieu. Cest une palette vivante. Un poème ocre.....