Quand partager est un acte d’authenticité

Photo: Odile

Partager une expérience, ce n’est pas se mettre en avant. C’est simplement tendre un fil. 

 

 

Par Odile

 

Pourquoi n’ose-t-on pas dire : "J’ai vécu ça, moi aussi" ?


Comme si nos récits de vie devaient rester à l’abri, soigneusement pliés dans un coin de mémoire.
Peut-être par pudeur. Par peur d’en dire trop, de mal dire, ou d’être mal compris.
Et pourtant…
Il y a dans chaque transmission une étincelle qui éclaire un autre visage.
Partager une expérience, ce n’est pas se mettre en avant.
C’est simplement tendre un fil. Un fil d’humanité, tissé de vécu, d’expérience et d’authenticité.

Puis on se dit : « Et si on pensait que je me vante ? »

Alors on se tait. On sourit. On fait comme si.
Et on éteint doucement la joie de ce qui nous a traversés.

 

Cet état d’esprit, on pourrait le nommer ainsi :

 

Il s’agit souvent de personnes sensibles, bienveillantes, qui ont peur :

Et pourtant… le partage sincère n’est jamais une démonstration, c’est une transmission.
Et ça, c’est précieux.

 

Le moment inspirant de cet article :

 

J’ai eu récemment une conversation avec des élèves à la fin d’un cours de Pilates.
Elles disaient :« Parfois j’aimerais partager mes expériences, mes voyages, mes ressentis… mais j’ai peur d’avoir l’air d’en faire trop. »

Et j’ai ressenti la même chose.
Car on apprend tôt à ne pas trop prendre de place, à ne pas trop montrer quand ça va bien, à ne pas risquer de déranger.

Mais au fond, est-ce se vanter que de vouloir exprimer ce qui nous a fait grandir ?
Est-ce trop que d’oser dire : "J’ai rencontré des gens formidables", "J’ai tenté une nouvelle expérience", "Je suis fière de moi" ?

 

Quand partager devient un don

 

Il y a une grande différence entre briller pour dominer et rayonner pour inspirer.

Partager une expérience vraie, un progrès, une émotion, ce n’est pas se mettre en avant.
C’est offrir une lumière, la sienne, pour que d’autres se sentent, eux aussi, autorisés.

Et si ce que nous avons vécu peut éveiller une idée, un élan, un espoir chez quelqu’un d’autre…alors ce partage devient un acte d’authenticité généreuse.

 

Et si on changeait notre façon de penser ? Si on se disait que parler de soi avec sincérité,
ce n’est pas vouloir la scène, mais simplement honorer ce que l’on devient.

Ce n’est pas faire de l’ombre, c’est allumer une petite lumière, dans un couloir où quelqu’un d’autre attendait justement un signe.

 

À méditer :

"Le monde n’a pas besoin de perfection. Il a besoin de présences vraies,
qui osent dire : je suis là. J’avance. Et j’ai un peu de lumière à partager."