La vie comme une marelle

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Par Odile

 

La marelle et l’inconnu : une métaphore de la vie

Et si l’inconnu ne se trouvait pas au bout du monde, mais juste… à côté de notre routine journalière ? Dans ce café qu’on n’a jamais testé, ce chemin qu’on n’a encore jamais emprunté, ce mot qu’on n’ose pas dire à voix haute.

Oser une nouveauté, ce n’est pas forcément tout changer, c’est parfois simplement déplacer son regard, essayer un "et si ?", ou écouter cette voix intérieure qui murmure : "vas-y, juste pour voir..."

C’est peut-être acheter des crayons de couleur sans savoir pourquoi. C’est peut-être s’inscrire à un atelier sans connaître personne. C’est sûrement dire oui à un pas... qui ne sait pas encore où il mène.

 

Il y a, dans le dessin simple de la marelle, toute une métaphore de la vie.

La Terre est ce point de départ, cet ancrage où l’on rassemble ses forces avant le saut. On y dépose ses intentions, son énergie, ses rêves encore à plat.

La pierre que l’on jette, c’est notre désir, notre élan, ce choix qu’on lance parfois à l’aveugle, vers une case qu’on n’a pas encore habitée. Elle dessine un but, un point d’atterrissage à conquérir.

Les cases numérotées, elles, représentent les étapes de notre chemin : certaines sont larges et stables, d’autres exiguës, colorées, ou placées côte à côte comme des choix à faire. Elles nous obligent à changer de rythme, à alterner entre force et souplesse.

Le cloche-pied, c’est cette manière maladroite et courageuse de traverser les défis. Avec parfois une jambe en l’air, une main qui tremble, une chute ou un rire.

Et quand enfin on parvient au "Ciel", ce n’est pas une fin, mais un moment suspendu. Une pause, une joie, un souffle : celui d’avoir osé jouer, avancer, vivre.

Puis on redescend, pierre en main, différente, enrichie, et prête à recommencer.

 

Pourquoi avons-nous peur de l’inconnu… même quand il a des allures de jeu?

 

Il suffit de quelques traits de peinture au sol pour que surgisse une marelle, et avec elle, une envie soudaine de jouer, de bondir, de rire.
Alors pourquoi, une fois adultes, l’inconnu, même déguisé en aventure, en nouveauté ou en simple changement, nous intimide-t-il tant
?

Peut-être parce que l’inconnu nous oblige à perdre l’équilibre, comme lorsqu’on saute à cloche-pied.
On quitte la case stable, celle qu’on connaît bien, pour atterrir sur un chiffre encore flou, un terrain qu’on n’a jamais foulé.
Et notre mental, lui, n’aime pas ça. Il préfère les habitudes, les répétitions rassurantes.

Nous avons appris à croire que l’inconnu est risqué, qu’il faut l’apprivoiser avec prudence, qu’il faut mériter le changement.
Mais si nous regardions les choses autrement
?

 

Et si l’inconnu n’était pas une menace, mais une invitation à se découvrir, à jouer autrement, à sauter sans savoir exactement comment on tombera, à rater, recommencer, rire, et surtout sentir qu’on est vivant?

La marelle, par son tracé simple, nous rappelle que l’on peut avancer case après case.
Qu’on n’a pas besoin de tout comprendre pour se lancer.
Et que chaque saut, aussi petit soit-il, est une victoire sur la peur… une danse avec le mystère.

 

Exercice : la marelle intérieure

 

Et si vous traciez votre propre marelle, non pas sur le sol… mais dans votre mental ou un carnet?

1.     Dessinez 7 à 9 cases, comme une marelle. Vous pouvez leur donner les couleurs ou les formes que vous voulez.

2.     Dans chaque case, notez un mot ou une envie qui vous parle en ce moment.
Cela peut être simple : oser, ralentir, créer, écouter, inviter, danser, dire non…

3.     Choisissez une "pierre" : ce sera votre point d’attention. Quel mot vous attire aujourd’hui ? Sur quelle case voulez-vous "sauter" intérieurement ?

4.     Imaginez votre propre saut :

o    Quel serait le premier petit pas vers cette case ?

o    Que ressentez-vous à l’idée de l’habiter, même quelques instants ?

 

Vous pouvez effectuer cet exercice chaque semaine, en laissant les cases évoluer.
L’objectif n’est pas de réussir, mais de se familiariser avec son propre terrain inconnu, case après case.

 



L’inconnu devient alors une aire de jeu. Et chaque petit saut, une promesse discrète qu’il reste encore tant de choses à découvrir.

 

Et si on laissait la musique jouer avec les souvenirs ?


Ces deux chansons rendent hommage à la marelle comme on la rêve :
colorée, un peu mélancolique, pleine d’envies de ciel et d’enfance.
→ Découvrez les versions de Nazaré Pereira et Patrick Bruel, à savourer en sautillant (ou en fredonnant).

 

La marelle

 

Au bout de la marelle

 

Quelques instants de poésie pour conclure :

Au bout du saut…

Un pied sur la terre, l'autre dans le vent,
on avance parfois en déséquilibre élégant.
La vie n’est pas une ligne droite,
mais une danse de pas légers et de pierres jetées.

Chaque case est une promesse,
chaque couleur une émotion,
et même si le ciel semble loin,
il suffit d’un élan… pour l’approcher.

Alors, joue.
Saute.
Ressens.
Et choisis de vivre, même sans tout comprendre.