Par Odile
Il y a des jours où l’on doute. Où l’on se demande si l’on est "prêt", "assez", "au bon endroit".
Mais la nature, elle, ne se pose pas tant de questions. Regardez une fleur :elle pousse là où elle est.
Elle ne demande pas la permission pour se tourner vers le soleil.
Elle ne se justifie pas d’avoir une couleur trop vive, une tige courbée, un parfum discret ou puissant.
Elle est. Et cela suffit.
La fleur ne connaît pas le perfectionnisme.
Elle ne remet pas son éclosion à demain, par peur d’être jugée.
Elle écoute simplement l’appel de la lumière, le rythme de la sève, la danse du vent.
Et si nous, humains, nous laissions aussi la vie circuler en nous sans nous retenir ?
Et si nous laissions fleurir ce qui veut éclore, sans attendre d’être validés, compris ou applaudis ?
Cela ne veut pas dire faire du bruit, ni forcer.
Cela veut dire s’autoriser à être exactement ce que l’on est, dans l’instant.
Avec ses élans, ses fragilités, ses forces étranges.
Avec sa couleur propre, unique. Comme une fleur dans un champ.
Rien à prouver, tout à vivre.
Dans notre société, on apprend très tôt à paraître : bien parler, bien s’habiller, bien sourire. On nous enseigne à entrer dans le cadre, à séduire l’œil et à gommer ce qui dépasse.
Mais une fleur ne cherche pas à paraître. Elle ne s’arrange pas pour être regardée, elle s’offre sans attente.
Et c’est justement parce qu’elle est pleinement ce qu’elle est, sans artifice, qu’elle touche.
Être, c’est ne pas jouer un rôle. C’est ressentir profondément, vivre sincèrement, même dans le silence ou la discrétion.
Le monde n’a pas besoin de plus de perfection.
Il a besoin de présences vraies. De personnes qui sont, sans masque. Comme les fleurs.
Fleur délicate de verveine
Aujourd’hui, je choisis de ne pas m’excuser d’être.
Je choisis d’occuper ma juste place, pas celle qu’on attend.
Je choisis de m’ouvrir, même un peu. Même si c’est discret. Même si c’est tendre. Même si ça tremble.
Flamboyant colza
Prennez un instant pour écrire, dessiner ou respirer autour de cette question : Qu’ai-je envie de laisser fleurir en moi aujourd’hui, sans demander la permission ?
Pour conclure, un extrait traduit de la poétesse Emily Dickinson
Pour créer une prairie, il faut un trèfle et une abeille,
Un trèfle, et une abeille,
Et un rêve.
Le rêve suffit à lui seul,
Si les abeilles sont rares.
Emily Dickinson célèbre le pouvoir de l’imaginaire et de la nature, qui se suffisent à eux-mêmes. Rien ne demande la permission pour exister.