Par Odile
Le temps s'emballe… et si on cessait de courir ?
Lors d’une balade, j’ai croisé ce curieux assemblage de pendules anciennes, de cartes à jouer et de champignons géants. Une scène hors du temps, qui semblait tout droit sortie du terrier du lapin blanc d’Alice au pays des merveilles. Et j’ai souri :
"Je suis en retard, en retard !" disait-il, courant sans fin sans jamais savoir où il allait vraiment.
Cette photo m’a fait l’effet d’une allégorie. De nos vies remplies. De nos calendriers toujours trop pleins. Du temps que l’on mesure, que l’on règle, que l’on ajuste, que l’on perd ou que l’on gagne…
Mais au fond, qui décide de ce qui est en retard ? Qui fixe vraiment l’heure juste ?
Le changement d'heure : une illusion de maîtrise
On avance ou on recule les aiguilles. Comme si cela changeait quoi que ce soit à notre rapport au temps.
On dort une heure de plus, ou de moins. Et on tente de rattraper un rythme qui, souvent, ne vient pas de nous.
Et si ce moment était au contraire une invitation à questionner notre course ?
Le lapin blanc en chacun de nous
Nous sommes nombreux à courir, parfois sans savoir vers quoi. Le lapin blanc n’est pas loin : à chaque notification, chaque rendez-vous pris sur un coin de table, chaque repas avalé sans le goûter.
Le changement d’heure ou de saison nous bouscule, mais peut-être aussi… nous éveille :
"Suis-je en train de vivre… ou d'essayer de ne pas être en retard ?"
Et si l'instant présent était notre seul point fixe ?
Le temps objectif, celui des horloges, file.
Mais le temps intérieur, lui, fluctue :
Il s'étire quand on crée,
il s'accélère quand on stresse,
il se suspend quand on aime.
Et si la véritable unité de mesure était le ressenti ?
Et si nous cessions de « gagner du temps » pour simplement goûter le temps ?
Petite inspiration pour ralentir
Et si, au lieu d’avancer ou de reculer les aiguilles, on prenait simplement un instant pour s'arrêter ?
Conclusion
Les horloges peuvent bien courir. Les calendriers peuvent bien changer.
Mais le cœur, lui, ne mesure que ce qui est vécu.
Et peut-être qu'à défaut de contrôler le temps, nous pouvons choisir de l'habiter pleinement.
"Le temps n'est pas perdu quand il est présent."
Quelques citations inspirantes :
1. « Le temps ne fait jamais ce que l’on attend de lui. » Le Chapelier fou
Cette phrase, bien qu’issue d’un échange apparemment loufoque, évoque l’imprévisibilité du temps, et notre impuissance à le dompter.
2 « Si tu connaissais le Temps aussi bien que moi, tu ne parlerais pas de le perdre. Le Temps est un être. » Le Chapelier à Alice
Une vision poétique où le Temps devient une entité vivante, qu’on peut peut-être apprivoiser plutôt que contrôler.
3. « Le temps est une chose étrange, il passe parfois vite, parfois lentement, selon ce que tu fais. » Libre adaptation de l’univers de Carroll
Ici, c’est le temps ressenti qui est mis en avant. Une belle passerelle vers la pleine conscience.
4. « Je suis en retard, en retard, en retard ! » Le Lapin Blanc
Un classique ! Cette phrase exprime bien l’angoisse moderne du temps qui nous échappe.
« Il est toujours l’heure du thé. » Le Chapelier
Une autre forme de sagesse : dans le chaos temporel d’Alice, le Chapelier choisit un point fixe – le thé – comme un moment éternel… Peut-être une invitation à créer nos propres repères dans le temps.
Le Chat du Cheshire et le temps… entre lignes
Il apparaît et disparaît à volonté
Ce qui évoque un temps non linéaire, un espace suspendu, où la logique habituelle ne s’applique plus.
Il surgit sans prévenir, flotte dans l’air, et peut ne laisser que son sourire…
Un peu comme un instant de lucidité dans la confusion du quotidien
Il joue avec les repères logiques
Il ne dit jamais vraiment où il est, ni quand il part.
C’est une figure de dérèglement doux, comme si le temps n’était qu’un décor mouvant.
Léon chapelier
Citations clés du Chat qui évoquent le flou temporel :
« Tout dépend de là où tu veux aller. »
→ Le choix du chemin, de la direction… pas forcément du temps.
« Nous sommes tous fous ici. »
→ Le monde du temps rationnel est peut-être moins "réel" que celui de la présence folle.
« Parfois, je reste des heures à ne rien faire. »
→ Pas dans le livre, mais très "chat"… et très "présence au non-temps".
En résumé :
Le Chat du Cheshire n’incarne pas le temps comm le Lapin… mais il questionne la réalité, l’apparition et la disparition, comme un souffle entre deux temps, une présence flottante.
Il est parfait pour illustrer la suspension, le lâcher-prise, l’idée que tout ne doit pas avoir de repère fixe.