Par Michèle
Les plus secrètes plages sauvages de Marseille
Zones non surveillées
La plage de l'Anse des Sablettes, située dans le quartier très typique de Malmousque, à Marseille, est une petite crique charmante et intimiste, appréciée des habitants et des visiteurs pour son atmosphère paisible. Cette plage fait partie intégrante de l'histoire maritime et locale de la ville.
Histoire de l'Anse des Sablettes :
1. Origines maritimes :
· L'anse tire son nom des petites plages sableuses qui bordaient autrefois la zone, bien que la majorité des plages marseillaises soient aujourd’hui constituées de galets ou d’aménagements artificiels. Elle était utilisée par les pêcheurs pour abriter leurs bateaux et leurs filets
2. Un quartier authentique :
· Malmousque, dont fait partie l'anse, a conservé son cachet provençal avec ses ruelles étroites, ses cabanons, et son esprit village. Le quartier était historiquement habité par des pêcheurs et des artisans.
3. Lieu de rencontre populaire :
· Au fil du XXᵉ siècle, cette petite plage est devenue un lieu de baignade apprécié des Marseillais, notamment pour son eau limpide et sa situation proche de la ville mais à l’écart de la foule des grandes plages comme celles du Prado.
4. Un patrimoine naturel et historique :
· L'Anse des Sablettes est souvent associée aux traditions méditerranéennes. Elle offre une vue sur les îles du Frioul et le Château d’If, éléments emblématiques de Marseille, ce qui en fait un lieu apprécié pour la contemplation et la détente.
Particularités actuelles :
· Aujourd'hui, l'anse est une crique semi-sauvage, préservée malgré l'urbanisation croissante. Elle est accessible principalement à pied et reste un lieu de baignade apprécié des locaux pour son calme et son authenticité. Cependant, son accès limité et son caractère intime en font un site peu touristique comparé à d'autres plages de Marseille.
Ce lieu reste un témoin vivant de l’histoire maritime et culturelle de Marseille, incarnant l’essence du patrimoine local tout en offrant un cadre naturel exceptionnel.
Les Goudes, vrai petit village de pêcheurs au bout de Marseille, est un quartier dépaysant, composé de cabanons, restaurants, fortifications et à deux pas de spots de rêves comme Callelongue ou le Cap Croisette. Vous découvrirez sur cette page les secrets et l’histoire de cet endroit hors du commun. (Description de l’Office du Tourisme)
Autrefois, les Goudes étaient surtout fréquentées par des marins et des pêcheurs marseillais, et c'était un peu isolé du reste de la ville
Oui, les Goudes, c'est un quartier emblématique de Marseille, à l'extrême sud de la ville, juste avant le Parc National des Calanques. Historiquement, c'était un village de pêcheurs, et ça a gardé un esprit très authentique malgré l'afflux de visiteurs.
La présence d'une source aurait donné aux Goudes son nom, qui proviendrait du mot gour, qui signifie « eau » en provençal. À moins qu'il ne s'agisse des « coudes » que fait la route pour se frayer un chemin jusqu'à ce village en bord de mer. Les espaces naturels qui l'entourent abritent des trésors écologiques.
Un peu d’histoire
Les Goudes, ce petit quartier pittoresque à l'extrême sud de Marseille, est souvent considéré comme le "bout du monde" pour les Marseillais. Niché entre les calanques et la mer, cet ancien village de pêcheurs a une histoire profondément liée à la culture locale, notamment à travers son lien avec la pêche, la contrebande et le mode de vie méditerranéen.
Les Goudes étaient autrefois un village de pêcheurs isolé, difficile d’accès avant l’aménagement des routes modernes. La pêche y était une activité essentielle, et de nombreuses familles marseillaises venaient s’y installer temporairement pour profiter des eaux poissonneuses. Aujourd’hui encore, on y trouve quelques cabanons traditionnels, bien que le quartier se soit beaucoup transformé.
Avec sa position reculée et ses nombreuses criques cachées, les Goudes ont longtemps été un lieu propice aux activités clandestines, notamment la contrebande d’alcool et de tabac. Jusqu’au milieu du XXe siècle, des trafics se déroulaient discrètement entre les petites calanques et le Vieux-Port. Ce côté "hors-la-loi" a contribué à façonner la réputation des Goudes comme un lieu à part, où les règles marseillaises pouvaient être un peu plus flexibles.
Aujourd’hui, les Goudes sont un véritable havre de paix, apprécié des Marseillais en quête de tranquillité loin du tumulte du centre-ville. En été, c’est une destination très prisée pour ses petits restaurants de poisson, ses criques sauvages et ses couchers de soleil spectaculaires. Malgré la pression immobilière et l’afflux touristique, les Goudes conservent une âme authentique et restent un symbole du Marseille maritime et indépendant.
La calanque de Samena, située à l’ouest de Marseille, entre le quartier de Montredon et les Goudes, est l’une des plus discrètes et authentiques du littoral marseillais. Moins connue que Sormiou ou Morgiou, elle offre un cadre paisible et préservé, apprécié des locaux en quête de tranquillité.
Samena se distingue par son mélange de falaises calcaires, de petites plages de galets et de zones rocheuses idéales pour la baignade. Contrairement aux grandes calanques, elle est facilement accessible en voiture ou à pied depuis Montredon, ce qui en fait un lieu apprécié des Marseillais pour une baignade rapide après le travail ou une escapade en famille.
Autrefois, Samena était un petit village de pêcheurs vivant au rythme de la mer. On y trouvait aussi des cabanons typiques, aujourd’hui en grande partie transformés en résidences secondaires. Comme beaucoup de coins reculés de Marseille, la calanque a aussi servi de repaire à certaines activités clandestines, notamment la contrebande.
Les eaux de la calanque sont réputées pour leur clarté et leur richesse en biodiversité. C’est un spot prisé des amateurs de plongée libre, avec de nombreux rochers et failles à explorer. Cependant, l’accès à la mer peut être difficile par endroits en raison des rochers abrupts.
Bien que moins fréquentée que d’autres calanques, Samena n’échappe pas aux problèmes de stationnement en été, et son accès est parfois réglementé pour préserver l’environnement. Mais elle reste un des rares endroits où l'on peut encore ressentir l’âme d’un Marseille sauvage et maritime, loin du tumulte de la ville.
La calanque de la Maronaise,
située entre Callelongue et les Goudes, est l’un des derniers recoins avant d’entrer dans le massif des Calanques. Son nom viendrait de l’époque où des pêcheurs et ouvriers marseillais y possédaient des cabanons pour se reposer loin du centre-ville. Comme beaucoup de coins isolés du littoral, la Maronaise a aussi été un lieu propice à des activités clandestines au fil du temps.
Autrefois, avant que la zone ne soit mieux régulée, elle était parfois utilisée pour la contrebande, notamment de cigarettes et d’alcool. L’endroit servait aussi de lieu de rendez-vous pour des affaires un peu louches, typique de l’histoire marseillaise où la frontière entre tradition et petits trafics a souvent été floue.
La Maronaise, surnommée "La Maro",
était une discothèque emblématique située dans l'Anse de la Maronaise, entre les Goudes et le Cap Croisette à Marseille. Initialement un simple cabanon de pêcheurs, le lieu s'est transformé en restaurant en 1962, avant de devenir une discothèque en 1997 sous la direction de Philippe Balaguer, fils de Jean-Pierre Balaguer. La discothèque a rapidement gagné en popularité, accueillant des DJ de renom tels que Laurent Garnier et Carl Cox, et attirant jusqu'à 1 300 fêtards certains soirs. Cependant, en raison de nuisances sonores, de problèmes de circulation et de non-conformité avec la loi littorale, l'établissement a fermé ses portes en juillet 2009 et a été démoli le 5 septembre 2010, rendant à la plage de la Maronaise sa configuration d'origine.
Aujourd'hui, il ne reste que quelques traces au sol de cette discothèque qui a marqué les nuits marseillaises. L'Anse de la Maronaise est redevenue un espace naturel apprécié des habitants et des visiteurs.
La Baie des Singes
est un site situé au Cap Croisette, à l'extrémité sud de Marseille, face à l'île Maïre. Ce lieu, souvent décrit comme le "bout du monde marseillais", offre un paysage spectaculaire où se rencontrent la mer Méditerranée et les formations rocheuses caractéristiques des Calanques.
L'origine du nom "Baie des Singes" est sujette à plusieurs interprétations. Selon une hypothèse, il ferait référence à la forme de l'île Maïre qui, vue depuis la baie, évoquerait une tête de singe. Une autre explication suggère que, par le passé, la zone était un lieu de contrebande, et les habitants étaient encouragés à adopter l'attitude des "singes de la sagesse" : ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire.
En 1978, Dominique Colella acquiert ce site exceptionnel et y aménage une plage privée en restanques, ainsi qu'un restaurant spécialisé dans les poissons frais et les spécialités locales. Il crée également un sentier pour faciliter l'accès des piétons depuis la route du Cap Croisette. Aujourd'hui, son petit-fils, Jérémy Colella, perpétue la tradition familiale en maintenant la qualité et l'authenticité qui ont fait la renommée de l'établissement.
Le Cap Croisette, où se trouve la Baie des Singes, est également riche en histoire. Son nom provient des petites croix ("crouseto" en provençal) érigées sur cette pointe rocheuse en mémoire des victimes de naufrages fréquents à l'époque de la navigation à voile. Une croix en béton, visible aujourd'hui, commémore notamment le naufrage du paquebot "Le Liban" en 1903, qui fit une centaine de victimes.
Aujourd'hui, la Baie des Singes est prisée tant pour sa beauté naturelle que pour son restaurant réputé, offrant une expérience authentique aux visiteurs en quête de tranquillité et de paysages à couper le souffle. (Beaucoup d’informations sur la Baie des singes ont été puisées sur des articles sur le Monde, les marseillaises…)
Le Bain des Dames à Marseille est un endroit qui a une histoire riche et complexe, et son évolution est marquée par les changements sociaux, économiques et culturels de la ville.
Au XIXe siècle, la pratique du bain devient une activité populaire dans les villes côtières, et Marseille, en tant que grand port méditerranéen, ne fait pas exception. Les bains publics étaient très en vogue à l'époque, mais ils étaient souvent séparés en fonction du sexe pour des raisons de pudeur. C’est dans ce contexte que les bains destinés spécifiquement aux femmes, comme le Bain des Dames, prennent forme.
Les femmes de la bourgeoisie, mais aussi celles de la classe ouvrière, ont trouvé dans ces lieux un espace privé et sûr pour se baigner, loin des regards masculins. À l'origine, ces établissements étaient souvent situés dans des zones très populaires et pouvaient prendre la forme de cabines individuelles ou de structures fermées où les femmes se baignaient en toute intimité.
La fin du XIXe et le début du XXe siècle marquent l'apogée des stations balnéaires en France, et Marseille n'échappe pas à cette tendance. La ville attire de plus en plus de touristes, en particulier des familles bourgeoises qui cherchent à fuir la chaleur estivale et à profiter de la mer. Le Bain des Dames devient un lieu de prestige, un symbole d'élégance et de raffinement. L'attractivité de la ville repose sur ses plages, et les établissements comme le Bain des Dames était un point de rassemblement important pour la haute société.
Au fur et à mesure que la société évolue, l'idée de séparer les espaces pour hommes et femmes commence à se dissiper. Le Bain des Dames perd de son exclusivité et, avec l'avènement de nouvelles pratiques sociales, les femmes commencent à se baigner aux côtés des hommes, même si ces lieux continuent d'exister en tant qu'espaces réservés, notamment dans les années 1930 et 1940.
Les changements sociaux des années 1960, notamment avec l'évolution des mœurs et l’émancipation des femmes, ont également conduit à la fin de cette séparation stricte des sexes sur les plages et dans les établissements de bain. Le Bain des Dames à Marseille est devenu au fil des décennies un souvenir d'une époque révolue, bien que le lieu continue d’évoquer une image romantique et nostalgique du passé balnéaire de la ville.
Aujourd'hui, le Bain des Dames à Marseille est souvent évoqué dans les récits historiques et dans la mémoire collective des Marseillais. Bien que les structures spécifiques liées à ces bains aient disparu, l'esprit de cette époque se retrouve dans l’héritage culturel de la ville, particulièrement dans la mémoire de ses plages et de ses traditions de baignade.
Le Bain des Dames est également un témoin du développement de la ville et de son rapport à la mer et au tourisme. La plage du Prado, autour de laquelle se trouvait ce bain, est aujourd'hui un lieu emblématique de Marseille, transformée en un espace de loisirs et de détente qui accueille des milliers de visiteurs chaque année.
L'histoire du Bain des Dames à Marseille, donc, illustre non seulement les changements sociaux, mais aussi l'évolution de la ville elle-même et son adaptation aux nouvelles pratiques culturelles et touristiques. Il se trouve à la croisée des chemins entre un passé révolu et un présent toujours marqué par cette riche tradition balnéaire.
L'Anse des Phocéens à Marseille est un site historique et géographique très significatif. Son nom fait directement référence aux Phocéens, ces marins et commerçants grecs originaires de la ville de Phocée, en Asie Mineure (actuelle Turquie), qui ont fondé la ville de Massilia (Marseille) vers 600 avant J.-C.
Le nom Anse des Phocéens rend hommage à ces fondateurs grecs de Marseille. En effet, la ville s’est installée sur cette côte méditerranéenne grâce à la présence d’une baie protégée, ce qui offrait un port naturel idéal pour les échanges commerciaux et maritimes. L'Anse des Phocéens désigne donc une partie de la côte de Marseille où se sont ancrées les premières activités portuaires de la ville, et où les Phocéens ont établi leur première colonie.
L’Anse des Phocéens est située sur la rive nord de la Baie de Marseille, à proximité de l'archipel du Frioul, et est en partie dominée par le Cap Croisette et le Cap Méjean. Elle représente une petite baie où se trouvent plusieurs points d'intérêt naturels et historiques, dont les célèbres calanques de Marseille, qui forment des criques et des falaises escarpées. La baie est également proche de l'archipel du Frioul, un ensemble d'îles qui ont joué un rôle important dans l'histoire de la ville, notamment pendant les périodes de guerre et de siège.
L’Anse des Phocéens est un site symbolique pour Marseille, car c’est précisément dans cette zone que les Phocéens ont débarqué et fondé leur colonie. Cet acte fondateur marque la naissance de l’une des plus anciennes villes de France.
Le mot de fin, c’est que nous y sommes certainement allés au moins une fois sans en savoir l’origine et l’histoire. Mais cela reste et restera toujours de très beaux sites Marseillais en toutes saisons