Raconte-moi Marseille ! Episode 7
Par Michèle
Eclatement urbain : développement des chemins de fer, création de nouveaux bassins portuaires au nord, grands travaux d’urbanisme, mise en place progressive de faubourgs industriels où affluent les travailleurs des vallées alpines et de l’Italie. Deux villes vont alors progressivement se dessiner : l’une d’extraction populaire au nord et l’autre de tradition bourgeoise au sud, chacune avec ses modes de vie, ses plaisirs, ses habitats. Largement ouverte sur la Méditerranée, et au-delà grâce aux compagnies maritimes désormais à vapeur, favorisée par son lien avec le monde colonial, l’expansion marseillaise est bien réelle au tournant du XXe siècle. (Passage historique de la ville)
Comme nous le dit le passage historique de la ville le Second Empire, jusqu’au XXe siècle, l’expansion de Marseille éclate tant au nord qu’au sud.
L'aménagement du territoire. Le règne de Napoléon III fut aussi marqué par une grande politique publique d'aménagement du territoire. Le chemin de fer fut au cœur de cette évolution. De 3 600 km de voies ferrées en 1850, on passa à 23 300 km en 1870 (soit environ la moitié du réseau actuel) (Passage historique)
Nombreuses vont être les constructions et l’agrandissement des structures à la fois industrielles et commerciales.
D’énormes chantiers se mettent en route et de nouveaux maritimes en place.
Aussi nous allons classer « La vitrine su Second Empire » en deux :
- l’architecture et constructions
- le commerce.
Architecture et constructions
Les deux plus grands architectes de cette époque flamboyante furent MAUPAS et ESPERENDIEU.
C'est donc à cette époque, que des grands travaux : percement de la rue impériale (devenue rue de la République) qui permettait un large accès vers les nouveaux ports ; construction de monuments publics à l'aspect officiel et prudhommesque ; Palais Longchamp, Palais de La Bourse, Palais de Justice, Préfecture, Bibliothèque, Cathédrale, … percent de tous les côtés.
Avant la naissance de la rue Impériale dit Rue de la République, il fallait faire un immense détour pour rejoindre les nouveaux bassins commerciaux et portuaires de la Joliette depuis le Vieux-Port. À l’époque les charrettes empruntées les abords du Vieux-Port pour passer devant la Cathédrale de la Major pour atteindre les bassins, de même pour les navires qui, eux voguaient sur le Canal Saint-Jean.
Monuments officiels
Si nous suivons les noms des bâtiments cités plus haut, nous avons en premier :
Le Palais Longchamp
Le Palais bâti à la gloire de l’arrivée de l’eau dans la ville est une prouesse architecturale remarquable. Cette commande fût passée après le choléra qui sévi sur la ville.
Le Palais de la Bourse
L’architecte Pascal Coste a conçu le premier édifice élevé à Marseille sous le Second Empire.
Ce bâtiment abrite le siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence. À nos jours c’est la plus ancienne chambre de commerce de France et abrite également le musée de la Marine et de l’économie, sous ses 6000m2 de façades.
Le Palais de Justice
C'est l'oeuvre de l'architecte Auguste Martin qui fût érigée entre 1856 et 1862 sur des terrains appartenant à l'Arsenal des galères. On l'appelle aussi le Palais Monthyon.
La Préfecture
Le grand œuvre architectural de Maupas : la Préfecture des Bouches-du-Rhône
La construction de la nouvelle Préfecture a donc débuté en 1862 et s'achèvera en 1866. C'est donc un monument qui s'inscrit dans la grande vague de construction de bâtiments publics à Marseille sous le Second Empire. De Maupas fait appel à l'architecte départemental Auguste Martin pour en assurer la réalisation.
La Bibliothèque
La Palais des Beaux-arts et la Bibliothèque œuvres d’Espérandieu ou se trouve non loin de là les couvent des Bernardines.
La Vierge Dorée
Egalement une œuvre d’Espérandieu, au départ construite au boulevard d’Athènes et déplacée deux par la suite. Première fois à la Gare Saint Charles surplombant le grand escalier et pour finir rue des Héros et boulevard Voltaire.
La Cathédrale de la Major
C'est surtout une des plus grandes cathédrales construites depuis le Moyen Âge avec ses 142 mètres de longueur et ses 54 mètres de largeur. Sa coupole principale de 18 mètres de diamètre culmine à 70 mètres de hauteur. La première pierre est posée le 26 septembre 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte
La "nouvelle" Major s'élève à l'ouest des vestiges de l'ancienne cathédrale romane, l'église de la vieille Major. Sa construction est décidée alors que la ville de Marseille traverse une période de croissance économique, sociale et démographique et se pare d'édifices importants.
Le grand peuvre architectural d'Espérandieu avec La Major est Notre Dame de la Garde.
Le palais du Pharo (de l'occitan faròt, phare) est un monument marseillais dont la construction est ordonnée par Napoléon III pour l'impératrice Eugénie dans la seconde moitié du XIX e siècle. Il appartient aujourd'hui à la ville de Marseille et constitue un lieu d'accueil pour des congrès et diverses manifestations.
A la fin de la même année, il chargeait l'architecte Vaucher de trouver un emplacement à la demeure et d'en dresser les plans. Puis c'est l'architecte de Napoléon III, Lefuel, qui fut chargé du projet. De son côté, la Ville décidait de lui offrir les terrains choisis, ceux de la Réserve et du Pharo.
Un port, des industries et des hommes : Marseille au XIXe siècle
« Marseille est maintenant ce que devait être la Perse dans l’Antiquité, Alexandrie au Moyen Âge : un capharnaüm, une Babel de toutes les nations [...]. Vous entendez parler cent langues inconnues [... ] tous les idiomes, ceux qu’on parle au pays des neiges, ceux qu’on soupire dans les terres du Sud. »
Gustave Flaubert, écrivain français, Par les champs et par les grèves, 1840
L’entrée de Marseille dans l’âge industriel décrite par Bernard Colomb :
Le second Empire est pour la ville synonyme d’endormissement politique et de réveil économique.
La dynamique concerne d’abord le port dont Ziem, dans son journal, croque l’agitation cosmopolite. Traité de libre-échange (1860), exploitation de l’empire colonial, percement du canal de Suez (1869), les facteurs se cumulent pour déclencher la multiplication des flux commerciaux. Les exportations vers l’Algérie augmentent de 258 % entre 1855 et 1874. 512 000 hectolitres de blé sont exportés lors de la famine qui frappe les populations algériennes en 1867. L’ouverture du canal de Suez permet au port de Marseille d’étendre son aire commerciale vers l’Extrême-Orient. De nouveaux produits sont échangés tels que la soie grège, tandis que le pétrole fait son apparition en 1863. Son raffinage participe au décollage industriel qui suit la prospérité commerciale et financière. Prospérité que les guerres sur les théâtres extérieurs ne compromettent pas (Crimée, Italie, Chine). Le Vieux-Port est la première victime de cette croissance. Vers 1860 l’activité se déplace vers le nord autour du bassin de la Joliette et des docks où les activités commerciales et industrielles peuvent se combiner.
Marseille du second empire par André Bouyala d’Arnaud :
C’est avec le Second Empire, que Marseille entre dans l’histoire moderne contemporaine. Il faut dire, et c’est vrai surtout sur le plan économique, social, industriel et financier, que la période correspond à l’envolée du libéralisme, du capitalisme, "la Belle époque".
Voici comment, André Bouyala d’Arnaud, décrit la ville dans son "évocation du Vieux Marseille".
Une couronne dorée :
Sous l’impulsion du préfet de Maupas, le plus autoritaire des préfets impériaux, le gouvernement de Napoléon III donna à la ville sa physionomie actuelle.
C’est l’époque des grands travaux: percement de la rue impériale (devenue rue de la République) qui permettait un large accès vers les nouveaux ports; construction de monuments publics à l’aspect officiel et prudhommesque; Palais Longchamp, Palais de La Bourse, Palais de Justice, Préfecture, Bibliothèque, Cathédrale, Notre Dame de La Garde, Palais du Pharo. (...)
Les chemins de fer amenaient au port de Marseille les richesses de l’intérieur et la colonisation de l’Algérie fournissait un important débouché. La navigation à vapeur facilitait tous ces déplacements et transactions.